Le webcamming, diffusion de sons et d’images sur Internet à l’aide d’une caméra Web, ou webcam. La popularité du webcamming est en partie due au fait qu’il s’agit de l’une des formes de diffusion les moins coûteuses pour le public.
Histoire du webcamming
Les origines de la toute première webcam sont antérieures au World Wide Web et, de l’aveu même de son créateur, il s’agissait au départ d’une plaisanterie. En 1991, l’informaticien Quentin Stafford-Fraser s’est retrouvé frustré dans ses tentatives pour obtenir une tasse de café frais à partir de la cafetière constamment vidée que partageaient les informaticiens de l’université de Cambridge. La Trojan Room Coffee Camera est née après que Stafford-Fraser ait pris une petite caméra, l’ait pointée vers la machine à café et l’ait connectée au réseau de l’équipe informatique pour qu’elle soit visible par le public. Plus tard, la Coffee Cam a été mise en ligne sur le World Wide Web, devenant ainsi le pot le plus regardé sur Internet. Lorsque la Coffee Cam s’est éteinte en 2001, des milliers d’autres caméras similaires avaient vu le jour, offrant aux spectateurs des vues de tout, des rues de la ville aux nids d’oiseaux.
Les utilisateurs de l’internet ont également fait évoluer la technologie dans un sens plus personnel. Le phénomène de diffusion de vie a commencé en 1996 avec Jennifer Ringley, dont la « Jennicam » a fait d’elle l’une des premières célébrités de l’Internet. Jennifer a commencé à utiliser une webcam depuis sa chambre d’étudiant du Dickinson College, comme une sorte d’expérience sociale. L’appareil prenait une image statique de sa chambre toutes les 15 minutes, permettant aux téléspectateurs de voir ses activités quotidiennes, de la lecture aux études en passant par les rencontres amoureuses. Selon Jennifer, la « définition du dictionnaire » de la Jennicam est la suivante : « Un regard en temps réel sur la vie réelle d’une jeune femme ». Ringley a transformé le flux en un site d’abonnement payant qui permettait aux téléspectateurs de l’observer plus fréquemment et a fini par le mettre hors ligne en 2003.
Avec l’avènement de services de chat vidéo largement disponibles au début du 21e siècle et l’omniprésence croissante d’ordinateurs et de smartphones équipés de webcams intégrées, les applications du webcamming se sont considérablement développées. Le Webcamming couvre désormais un large éventail d’activités, de la vidéoconférence privée entre particuliers à la surveillance semi-publique via les intranets d’entreprise, en passant par la diffusion publique sur le Web. On trouve des webcams dans les crèches, dans le cadre d’expositions d’art, au coin des rues, dans les parcs publics, dans les prisons et les hôpitaux, dans les bureaux, dans le cadre de reportages et dans le lieu le plus intime de la maison. Dans les médias grand public, la webcamming a servi de paratonnerre, alimentant le débat sur les utilisations appropriées du divertissement et de la surveillance à l’ère numérique.
Téléprésence
Quel que soit l’objectif visé, le pouvoir du webcamming réside dans sa capacité à transmettre la téléprésence, c’est-à-dire à faire en sorte que des objets éloignés semblent proches et actuels. Il est toutefois important de comprendre que l’effet de téléprésence des webcams est en quelque sorte une illusion, car il y a toujours des pertes importantes entre ce que voit la webcam d’un diffuseur et ce que voit le téléspectateur.
Les webcams capturent le mouvement sous la forme d’une série d’images fixes appelées « frames », de la même manière que les caméras vidéo. Comme le montre l’ancienne technique du flipbook, lorsqu’une série d’images est affichée, une illusion de mouvement continu est créée dans l’œil du téléspectateur. Plus ces images sont montrées rapidement, plus l’illusion de mouvement semble fluide. De même, plus le nombre d’images par seconde enregistrées par une webcam est élevé, plus l’image projetée par la webcam est lisse. La plupart des webcams les plus récentes sur le marché ont des vitesses qui correspondent à la fréquence vidéo standard. C’est pourquoi les programmes de vidéoconférence actuels ne nécessitent rien de plus sophistiqué qu’une webcam de base, un microphone décent et une connexion Internet à haut débit. En fait, une façon utile (quoique peut-être trop simpliste) de penser au fonctionnement des webcams est d’imaginer qu’il faut allumer une caméra vidéo sans bande, appuyer sur « enregistrement » et brancher la caméra sur Internet.